Le local :
Pour concevoir et réaliser le Lynx, Philippe a aménagé un atelier à son domicile. Il a utilisé et modifié son garage double afin de créer un univers lui permettant de concevoir, dessiner et réaliser les éléments du Lynx.
Certaines réalisations sont sous-traitées :
. la soudure TIG des pièces mécano-soudées en aciers divers et en alliages d'aluminium,
. les traitements thermiques et de surfaces,
. quelques usinages précis sur fraiseuse, tour et machine à tailler les engrenages (cette dernière pour le réducteur de vitesse entre moteur et hélice),
. les 3 pales de l'hélice,
. la transformation des ailes en bois pour modifier la contre-flèche et recevoir les 2 1/2 trains rétractables d'atterrissage.
Bien que vaste, ce local n'est toutefois pas suffisamment large pour y entreposer un avion complet, avec ses ailes montées - le fuselage ne tient qu'en diagonale - ainsi que pour préparer les moules pour le fuselage. C'est l'une des raisons (ajoutée à la difficulté de disposer d'une soufflerie) qui a conduit Philippe à "partir" d'un avion existant (l'ATL de Robin) pour le transformer.
En outre, une superbe verrière (du cockpit) en 2 morceaux, partie fixe et partie mobile, a été récupérée. Elle aurait été très difficile à réaliser : pièces en formes, non développables ; ou dont la sous-traitance eut été très coûteuse.
Les aménagements :
Un certain nombre d'aménagements ont été nécessaires pour une adaptation en "atelier aéronautique", comme :
- Le chauffage, avec une série de radiateurs "basse température" assurant environ 20°C constants, indispensables pour la polymérisation de pièces en résine, et le confort en hiver (nous sommes à 35 km au nord de Paris !). |
|
|
- la ventilation, avec récupérateur "maison" de calories sur l'air vicié évacué, pour permettre un renouvellement de l'air toutes les 1/2 heures environ. |
|
|
- l'isolation thermique du local, afin d'y maintenir une température constante, été comme hiver. |
|
|
|
Dans cet atelier, on trouve à la fois
. des éléments de conception comme :
Un tableau blanc. | Une planche à dessin, |
et
. des éléments de réalisation :
Le pot d'échappement est ici démonté.
Philippe avait prévu de modifier sa partie visible, essentiellement pour raison esthétique :
Ses proportions ont été modifiées et il suivra maintenant la ligne générale du capot inférieur du Lynx.
D'autres changements ont été effectués pour réduire encore le bruit et rendre plus graves les fréquences émises. Il est en inox 304, et tient parfaitement la température, sans criquer.
Voici un 1/2 train principal :
Le train d'atterrissage rétractable est en cours de modification, notamment pour l'articulation des roues. Les efforts subis au niveau des roues sont très importants, vraisemblablement plus que les efforts statiques indiqués par les normes ; il faut dire que Philippe, sur un terrain herbeux et mal nivelé, hors piste et taxiways, ne fait pas de cadeau au Lynx ! "Je veux un avion solide et fiable" répond-il aux curieux étonnés de le trouver là en exercice.
Des déformations du support articulé placé entre lame-élastique et roue d'un 1/2 train principal ont été constatées suite aux essais de roulage. Le verrouillage (de la roue de chaque 1/2 train principal) a été amélioré, mais reste imparfait.
Rappelons qu'un 1/2 train principal se compose d'une grosse pièce métallique, articulée par rapport au fuselage à deux endroits. Un ressort pneumatique permet de compenser le couple (dû notamment au poids de la roue et de la jambe élastique en fibre de verre-époxy). Dans cette pièce métallique (mue indirectement par les 2 petits moteurs électriques ou par la commande manuelle à roue et vis sans fin), rentre la jambe élastique en fibre de verre (d'origine ATL Robin). C'est au bout de cet ensemble que se trouve la roue. Cette roue est en effet articulée par rapport à la jambe élastique pour trouver entièrement sa place dans l'épaisseur de l'aile de l'avion. Son verrouillage s'effectue en fin de descente du train, et c'est ce verrouillage qui est à revoir, une nouvelle fois : Philippe a décidé de concevoir et réaliser 2 nouveaux sous-ensembles, avec des principes mécaniques différents, suggérés par l'expérience (déformations et incertitudes sur le verrouillage), nous y reviendrons.
A noter, le second moteur Wankel, utilisé pour les essais relatifs à l'hydrogène, en cours de transformation.
Ce moteur a déjà servi à faire des expériences avec l'hydrogène. Il servira à nouveau un peu plus tard, installé sur un banc d'essai à réaliser spécialement à cet effet. Philippe nous en tiendra informé.
Si cet article vous a plu, inscrivez-vous à ma Newsletter sur ce lien.
A voir aussi :
Le moteur Wankel : l'aventure du piston rotatif
Un train rétractable
Vérification et modification du train
Le pot d'échappement
Le Lynx en quelques mots
Une construction multi-matériaux